Alain Keler


1993 1997

Vents d’Est

Un jour, sur une route de l’Est de l’Europe, des hommes chuchotaient entre eux dans une langue, étrangère à celle de ceux qui les entouraient. J’étais brutalement renvoyé dans le passé, dans mon passé, dans cette ville de province française où je suis né et où les « survivants » normalisaient leurs vies d’éternels errants, en mélangeant leur discrétion aux bruits du pays d’accueil rêvé par leurs parents qui avaient été offerts en signe de vassalité aux bourreaux qui les assassineraient.

L’Europe de l’Est m’attirait. Mes racines étaient là-bas. J’avais commencé ce voyage comme une recherche journalistique. Il s’est terminé en recherche identitaire.

Je suis issu de ce qui fut autrefois la plus grande minorité d’Europe. J’allais enfin pouvoir donner un sens à mon travail. La photographie, le voyage, et ma quête venaient de se rejoindre ; ma démarche de photographe et mon histoire personnelle se rencontraient. Pour savoir qui j’étais, je devais d’abord trouver d’où je venais.


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